Les eaux souterraines

Les eaux souterraines sont principalement rechargées par les précipitations et par les écoulements des courants et rivières. Mais les facteurs qui menacent le système sont en particulier l’extraction d’eau et la dégradation des terres, notamment le ravinement.

Extractions d’eau. Les résultats de la modélisation montrent que les aquifères du SAI sont exploités au moyen de puits d’une profondeur comprise entre 40 et 100 mètres, avec quelques trous de sondage profonds pour l’exploration et la production allant jusqu’à 600 mètres. Les taux d’extraction sont généralement compris entre 20 et

100 m3/heure. Selon les estimations, l’extraction d’eau a dépassé la recharge à plusieurs occasion par le passé, notamment en 1995. Les extractions connaissent actuellement une importante augmentation dans la partie Sud de la section du Mali, au sud du Niger et dans le bassin de Sokoto au Nigeria. Le modèle hydrodynamique du

SAI a montré, grâce à des simulations, que les baisses du niveau d’eau les plus critiques se sont produites en 2004 dans la partie Est du bassin, autour de la localité nigériane de N’Konni, avec un maximum de 63 mètres. Les prévisions du modèle pour 2025 montrent une baisse supplémentaire de 10 mètres dans l’IC. Les zones à risque sont caractérisées par d’importantes baisses du niveau d’eau, causées par une utilisation en augmentation constante6.

La principale pression exercée sur les ressources en eau est celle causée par le secteur agricole, qui utilise beaucoup plus d’eau que le secteur domestique. On évalue les extractions d’Iullemeden pour l’agriculture à 50 millions de m3/an au Niger7, et une quantité du même ordre au Nigeria8. Les secteurs industriel et minier, bien qu’ayant un impact minime sur la disponibilité de l’eau, ont une forte incidence sur sa qualité.

Les barrages hydroélectriques pourront modifier la vitesse et les gradients des débits des eaux de surface à l’avenir9, tandis que la pollution industrielle limitera l’utilisation de l’eau potable. Les extractions d’eau pour l’agriculture et les pertes dues à l’évaporation peuvent également mettre en péril le maintien de débits environnementaux minimums au cours des périodes de basses eaux, ce qui risque d’empêcher la navigation. Il existe par conséquent des compromis entre les extractions d’eau pour l’agriculture d’un côté, et les débits minimums pour la navigation et les exigences en eau pour les services de l’écosystème de l’autre. Les principaux risques seront inévitablement présents en aval.10

Les principales répercussions dues aux extractions d’eau, et identifiées au sein de l’ITTAS par le projet GICRESAIT, sont les suivantes :

  • D’importantes diminutions des charges hydrauliques (en moyenne 2 m dans le TC et 10 m dans l’IC), générant une augmentation de l’épaisseur de la zone non saturée, ont contribué à une réduction de la productivité des terres dans certaines régions et à la désertification dans d’autres.
  • Des changements de qualité des ressources en eaux souterraines affecteront les débits et réduiront l’humidité des sols.
  • Une baisse de la pression artésienne dans certaines régions (Irhazer, au sud du SAI). Ce phénomène a été signalé sur les forages artésiens ponctionnant « l’intercalaire continental » au Mali et au Niger, et/ou le terminal continental au Niger.