Dégradation des terres et changement d’utilisation des terres

Les questions de la dégradation des terres et du changement d’utilisation des terres sont essentielles pour le thème de la gestion intégrée des eaux de surface et souterraines. Les liaisons entre les eaux de surface et souterraines sont bien illustrées par les impacts de la dégradation des terres. La déforestation et de mauvaises pratiques agricoles, associées à la dégradation des zones protégées, en particulier dans les régions émettrices, ont pour conséquence la baisse des taux de rétention des précipitations. Cela entraîne un ruissellement rapide et une recharge réduite des eaux souterraines. L’impact sur le régime des eaux de surface est une diminution des débits de base au cours de la saison sèche, et une augmentation de l’amplitude des événements d’inondation. Les charges sédimentaires sont également accrues. L’impact observé sur les eaux souterraines est la diminution de l’infiltration, et donc de la recharge.

La conservation des forêts et des zones protégées, l’amélioration des pratiques agricoles et une utilisation des terres plus adaptée sont des éléments essentiels pour atteindre les objectifs de ce projet. Les projets proposés dans le Composant 2 de cette proposition ont pour objectif de soutenir et même de généraliser ces objectifs.

L’enlèvement intensif de la couverture végétale permanente en seulement quelques décennies a modifié les schémas de recharge de la nappe libre supérieure. En effet, l’eau de la zone non saturée est perdue, mais on note un enrichissement saisonnier des eaux de surface et souterraines :

  • Le déclin de la productivité des terres a provoqué une détérioration du statut hydrologique de la zone non saturée, en raison de la perte de substance organique et de sa capacité de stockage après la conversion des forêts ou pâturages. Cela a également accru la charge sédimentaire des fleuves.
  • Un phénomène de ruissellement particulier observé est appelé le paradoxe sahélien. Il a été noté une augmentation transitoire du débit des fleuves1, même lorsque les précipitations diminuent. Ce phénomène est provoqué par le fait que l’infiltration inhibe les propriétés des débits chargés de boue.2 Les niveaux accrus de sédiments transportés, et en particulier les fines de minerai, sont provoqués par la dégradation du sol due à de mauvaises pratiques d’utilisation des terres.
  • Un autre phénomène associé se produit dans certaines régions où les niveaux des nappes sont rechargés suite à une augmentation du ruissellement.3 Il a notamment été observé dans le TC. Les niveaux des nappes enregistrés en 2010 furent les plus hauts jamais observés, avec des intensités d’élévation mesurées entre 0,1 m/a et 0,4 m/a4 et apparemment provoquées par la modification de l’utilisation des terres.