Au cœur du Niger, sur les rives du fleuve, un projet pilote redonne souffle à une réserve naturelle longtemps oubliée par les politiques… mais pas par ses communautés. Le projet pilote de Kandadji n’est pas qu’une action environnementale. C’est un symbole puissant : celui d’une nature respectée, d’une économie rurale relevée, et d’un avenir durable qui s’écrit avec et pour les communautés.

Dans le cadre du Projet NB-ITTAS, l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) a soutenu la mise en œuvre d’un projet pilote communautaire de restauration et de gestion améliorée de la Réserve Naturelle Nationale de Kandadji (RNNK). Un site emblématique, à haute valeur écologique et sociale, où cohabitent hippopotames, pêcheurs et espoirs d’un développement durable.

Le projet s’est articulé autour de plusieurs actions fortes, la restauration de 15 hectares de bourgou, plante clé pour l’habitat aquatique des hippopotames : 10 ha dans le sanctuaire, 5 ha dans les villages ; la formation de 29 bénéficiaires, dont 13 femmes, sur la GIRE, la gestion durable des zones humides, la gestion de projets et l’usage rationnel des ressources naturelles ; et la fourniture d’équipements modernes aux pêcheurs et mareyeuses de Koudjé. Ces équipements sont composés essentiellement de  frigos solaires, de foyers améliorés, de filets, de balances, de tables, d’hameçons, de bassines et autres).

Cette approche intégrée du projet pilote communautaire de restauration et de gestion améliorée de la Réserve Naturelle Nationale de Kandadji a permis à la fois de régénérer les écosystèmes aquatiques, tout en améliorant les revenus et les conditions de travail des populations riveraines.

 Une gouvernance de proximité

Sur le territoire de pilotage de ce projet, des comités de gestion ont été mis en place, impliquant les services techniques, les autorités locales et les bénéficiaires directs. La gestion des sites est désormais claire, partagée et suivie, avec des mécanismes de sécurisation des équipements.

Malgré des défis sécuritaires majeurs dans la zone, rendant certaines missions de suivi presque impossibles, les résultats du projet sont jugés très positifs par les acteurs locaux, et surtout porteurs d’espoir.

Pour la suite : aller plus loin, ensemble

Le rêve ultime des populations est la mise en route de ma phase 2 du projet NB-ITTAS. Déjà les recommandations à cet effet sont connues. Elles souhaitent avec insistance la multiplication des projets à fort potentiel économique (apiculture, maraîchage, écotourisme, éducation environnementale). Aussi, suggèrent-elles, le renforcement du suivi de la biodiversité, en particulier des espèces aviaires et mammaliennes, ainsi que la valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL). La consolidation des capacités locales sur les aménagements et la conservation des ressources naturelles reste également l’une des attentes de ces populations qui, grâce au projet NB-ITTAS, réconcilie l’homme, l’animal et la terre.